« T’as du clito ! « Entendra-t-on bientôt cette réplique, tirée du film Divines réalisé par Houda Benyamina, dans les couloirs du lycée Schuman ? Cela pourrait être bien le cas car les élèves de trois de nos classes, la 2BCP2, la 205 et la TSMG2 – accompagnés par les professeurs cinéphiles militants que sont Monsieur Cabasson (lettres/histoire), Monsieur Kerneur (SES) et Madame Brax (anglais) – ont assisté à la projection du film jeudi 24 novembre au cinéma du Palais à Créteil. A l’issue de la séance, ils ont eu la chance de rencontrer la réalisatrice qui a commenté le parcours de son héroïne, Dounia, jeune fille déterminée à réussir dans la cité, partagée entre l’ambition professionnelle  – qui la fait suivre l’exemple de Rebecca, la dealeuse du quartier – et ses sentiments – qui la portent vers Djigui, un jeune danseur. C’est à une véritable leçon de scénario que la réalisatrice s’est livrée, en mettant à jour les motivations secrètes voire mystiques des personnages (d’où le titre) et tous les enjeux dramatiques sous-jacents à la mécanique du film. Cela a été aussi l’occasion de parler de son propre parcours qui l’a menée d’un CAP coiffure à la Caméra d’or 2016 et de répondre aux questions de tous les adolescents réunis dans la salle.

 

Même lieu, autre film : le championnat de films du festival « Un notre monde » s’est clôturé mardi 22 novembre par la diffusion en avant-première du film Timgad de Fabrice Benchaouche (date de sortie prévue : le 21 décembre 2016). Nos courageux L qui s’étaient risqués à la compétition étaient là, accompagnés par Madame Cade Le Dantec (français), pour découvrir le film et dialoguer à l’issue de la projection avec le réalisateur et son chef opérateur. Le film raconte comment Jamel, jeune archéologue et ancien espoir du football, venu travailler sur les ruines du site de Timgad en Algérie, va prendre sous sous aile la Timgad Juventus, équipe constituée des garçons et d’une fille du village, pour les mener jusqu’à la victoire espérée à Marseille. Dans l’échange qui a suivi, le réalisateur a pu mettre en évidence la nature originale du film – dans le paysage cinématographique français – à mi-chemin entre conte oriental et fable humaniste. Il a été aussi beaucoup question de la langue utilisée dans le film, poétique mélange de français et d’arabe dialectal. Enfin, pour nos élèves apprentis cinéastes et particulièrement pour l’un d’entre eux qui souhaiterait s’orienter vers une carrière de cadreur et/ ou de monteur, il était passionnant de pouvoir écouter le chef opérateur. Comment faire une belle lumière quand le soleil est au plus haut ? Comment pouvoir intégrer des plans plus contemplatifs quand le budget du film oblige à se concentrer sur la seule narration ? Voilà autant de questions esthétiques et financières qui ont été soulevées et ont nourri l’expérience toute fraîche de nos élèves.